(Re)Découvrir “Sous l’orage” de Seydou Badian

(Re)Découvrir "Sous l'orage" de Seydou Badian

Introduction

Je me suis remise à la lecture de mes romans lus durant ma scolarité. Évidemment, j’ai entamé cette revisite par le premier roman que j’ai découvert : “Sous l’orage” de Seydou Badian. Cette œuvre m’a procuré un plaisir renouvelé à la lecture. J’avais l’impression de la redécouvrir pour la première fois.

1. Mon analyse du roman “Sous l’orage” de Seydou Badian

Le roman gravite autour du mariage de Kany, mais son contenu va bien au-delà. Tout au long de l’histoire, deux générations se confrontent : les anciens, profondément attachés à leurs traditions africaines, et les jeunes, farouchement opposés à ces coutumes et imprégnés de culture moderne. Un conflit émerge alors, chacun cherchant à prouver la légitimité de ses convictions.

Au milieu de cette tension se trouvent ceux qui prônent le juste milieu, tentant de réconcilier les deux parties en mettant en lumière les aspects positifs et négatifs de chaque génération. Plutôt que de s’opposer, ils doivent s’unir, tirer le meilleur de chaque perspective et instaurer un équilibre permettant de progresser sans renier leurs racines.

J’ai apprécié la diversité des opinions et des arguments présentés par les trois types de personnages. Cela ouvre l’esprit, invite à considérer les choses sous différents angles, et incite à écouter pour comprendre plutôt que pour critiquer. Parfois, en adoptant cette approche, on cesse d’être dans une démarche critique et on commence réellement à comprendre.

2. Moments Forts du roman “Sous l’orage” de Seydou Badian

Parmi les temps forts du livre, je dirais que les vacances de Kany et de Birama (le grand frère de Kany) chez le père Djigui (le grand frère du père de Kany) sont particulièrement marquantes. J’ai apprécié les prises de parole du père Djigui et de Tiéman (infirmier et ami du père Djigui). Ces deux personnages, malgré leurs divergences, s’appréciaient mutuellement et chacun avait du respect pour les prises de position de l’autre. Le père Djigui disait à propos de Tiéman : « Voilà mon ami Tiéman-le-Soigneur, nous ne sommes pas toujours du même avis, car il n’y a pas qu’une seule piste pour aller à la rivière. Tiéman a souvent la sagesse des vieux; il avait raison celui qui disait : Le jeune qui a parcouru cent villages est l’égal du vieux qui a vécu cent années. »

Un autre temps fort se situe vers la fin du roman, lorsque “le fou” Kerfa entre en jeu. Ses paroles étaient empreintes de sagesse, même si les jeunes l’appelaient le fou. Il disait : « Il aurait fallu peut-être discuter un peu avec eux, leur démontrer poliment certaines de leurs erreurs. Ils auraient été fiers de vous, les vieux. Ils auraient renoncé d’eux-mêmes à pas mal de choses. Mais sans confrontation aucune, sans la moindre explication, vous leur criez : « Tout est mauvais ». Vous vous êtes engagés dans une voie qui maintenant se révèle une impasse. »

3. Quelques citations pertinentes tirées du roman

La sagesse des anciens transparaît toujours dans leurs paroles, étayées par des proverbes pertinents. Certains m’ont même arraché un sourire, tant ils sont empreints de vérité. En voici quelques exemples :

  • On ne peut, en se poussant, dépasser le mur.
  • Le séjour dans l’eau ne transforme pas un tronc d’arbre en crocodile.
  • Ton ami est un brave homme, dit-il; du moins, nous l’avons vu tel jusqu’ici. On a dit : « La panthère a ses taches au-dehors, l’homme a les siennes en dedans. » Cependant, connaissant sa souche, nous lui faisons confiance, car, comme les anciens, nous croyons également que : « De la racine à la feuille la sève monte et ne s’arrête pas.»
  • La langue et les dents, appelés à cohabiter toute une vie, se querellent.
  • Quand tu seras grand, tu ouvriras ta porte a l’étranger, car le riz cuit appartient à tous. L’homme est un peu comme un grand arbre : tout voyageur a droit à son ombre. Lorsque personne ne viendra chez toi, c’est que tu seras comme un arbre envahi par les fourmis rouges : les voyageurs te fuiront.
  • Un chef qui fait trembler est comme une grosse pierre qui barre une piste. Les voyageurs l’évitent, la contournent, puis un jour ils s’aperçoivent que le chemin serait moins long s’il n’y avait pas la pierre, alors ils viennent en grand nombre et la déplacent. La force ne crée pas un chef, mais un adversaire à abattre.
  • L’homme n’est pas seulement celui qui crée, mais celui dont l’œuvre contribue à fonder la communauté humaine.
  • Marchez avec nos valeurs, soyez courageux et refusez la haine, car si vous tirez votre ferveur de la haine, le jour où la haine disparaîtra, vous serez un peuple mort !
  • Il est donné à un seul être de ne pas se tromper; c’est celui qui n’agit jamais.

Conclusion

Ce roman m’a rappelé l’importance de la lecture, de la recherche d’informations et du dépassement des préjugés. Il nous encourage à aller à la source et à former nos propres opinions. Qu’en avez-vous pensé si vous l’avez lu ? Et si vous ne l’avez pas encore découvert, ai-je suscité votre curiosité ?

Instagram
Copy link

Laisser un commentaire